Première femme à avoir traversé l'Atlantique à la rame d'ouest en est, la Française Maud Fontenoy se lance mercredi dans une nouvelle "aventure fabuleuse" qui consistera à parcourir dans la même embarcation les 8.000 km qui séparent le Pérou de Tahiti.
Elle est âgée de 27 ans et elle suivra la route mythique qu'avait empruntée en 1947 l'expédition du Kon Tiki dirigée par l'explorateur norvégien Thor Heyerdahl.
Accompagné de cinq hommes d'équipage, ce dernier avait rallié en 100 jours sur un radeau de balsa, depuis le Pérou, l'archipel des Tuamotou pour prouver que les îles du Pacifique Sud pourraient bien avoir été colonisées par des navigateurs arrivant d'Amérique du Sud.
Elle par contre sera totalement seule en mer, sans aucun navire de soutien.
"C'est une histoire d'une petite femme avec un petit bateau, une histoire vraiment humaine. Je veux rendre cet aventure également vraiment accessible en essayant de la rendre le plus simple possible", a déclaré Maud Fontenoy".
Océor son bateau est une embarcation rouge à la croisée entre une fusée et une voiture de course. Il a été considérablement amélioré grâce aux conseils d'un autre grand, Gérard d'Aboville, le seul qui ait à l'heure actuelle traversé les deux océans à la rame. Construit en cèdre recouvert de fibre de verre et renforcé en kevlar, il est composé de plusieurs compartiments étanches et indépendants qui le rendent insubmersible. L'embarcation mesure 7 mètres sur 1,60 mètres. La partie avant est un espace de rangement pour la nourriture, les vêtements, les avirons, le matériel de sécurité tandis que la partie arrière est un espace de vie d'un mètre cube.
Son voyage devrait durer cinq mois.
En raison de la chaleur, Maud Fontenoy compte ramer le soir et la nuit. En journée, elle se reposera dans son espace isolé. Elle embarque trois livres et un téléphone satellite.
Chargé de nourriture lyophilisée pour 150 jours de mer, le bateau de 300 kg à vide pèsera 600 kg au départ. Un petit désalinisateur fabriquera l'eau douce nécessaire à son hydratation. Quelques panneaux solaires lui fourniront un peu d'énergie. Elle pourra compter sur une bouilloire et sur des capsules de gaz pour chauffer l'eau.
En cas de pépin, elle peut activer un signal de détresse mais, fait-elle remarquer, "dans le Pacifique, les secours sont peut-être à 10 jours de mon embarcation donc il vaut mieux ne pas avoir besoin de quelque chose".
Maud Fontenoy a passé sa vie en mer. Sept jours après sa naissance, elle a effectué sa première transatlantique sur une goélette familiale. Elle a ensuite vécu 15 ans sur un bateau, suivant l'essentiel de sa scolarité par correspondance.
"C'est une volonté de me retrouver très proche de l'océan, très proche de la surface de l'eau", dit-elle pour justifier son périple".
Et puis il y a les souvenirs de sa traversée de l'Atlantique Nord en 2003. "J'ai fait des rencontres avec des baleines (...) avec des dauphins, des poissons volants, des tortues. Il y a cette harmonie avec la nature que je recherche".
Mais elle sait qu'elle va au devant de galères, se remémore cette tempête de 36 heures dans l'Atlantique, avec ses creux de dix mètres, et pas moins de "17 chavirages dans la même nuit".
Et puis "il y a énormément de requins dans le Pacifique, près de trois fois plus que dans l'Atlantique Nord". "Cela ne va pas m'encourager à me baigner."
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Il en faut du courage... Moi qui ai peur de l'eau franchement je lui dis "chapeau" !!!
Mer 9 Mar - 14:04