Miss France 2008 Valérie Bègue, dont la couronne était menacée depuis la parution de photos suggestives dans un magazine, conserve son titre "à condition d'aucune participation à des élections internationales", ont annoncé à la presse vendredi les organisateurs du concours.
"Je suis heureuse de conserver mon titre et je remercie tous ceux qui m'ont soutenue", a déclaré Valérie Bègue qui s'engage à reverser l'intégralité des dommages et intérêts des actions judiciaires qu'elle est susceptible de recevoir à deux associations, "Vaincre la mucoviscidose" et "la lutte contre le cancer du sein".
La présidente du Comité Miss France, Geneviève de Fontenay, a répété que "les photos choquent et continuent de choquer. Ce ne sont pas des photos innocentes. Elles ne correspondent absolument pas à l'image de Miss France".
Mais elle a indiqué avoir tenu compte des arguments de Takis Candilis, directeur de la fiction et des programmes de divertissement de TF1 -- qui a diffusé l'élection -- rappelant que pour la première fois le public avait été associé au choix de la Miss "sans savoir que ces photos existaient".
En conséquence, Valérie Bègue conserve sa couronne et peut mener toutes les activités liées à Miss France dans son pays mais ne peut pas participer aux élections internationales.
Après une semaine d'intense mobilisation en faveur de Valérie Bègue, la Réunion attendait ce verdict .
La descente aux enfers de Miss France avait commencé le 21 décembre avec la publication de photos, prises il y a trois ans selon elle, la montrant léchant un yaourt renversé ou posant en maillot de bain dans la position du Christ sur une croix.
Illico, Geneviève de Fontenay, sourcilleuse présidente du Comité Miss France, demandait sa démission, l'accusant d'avoir menti lors de sa candidature en signant un contrat où elle certifiait n'avoir "jamais posé" pour des photos denudées ou dans des tenues "équivoques".
Un coup de massue pour les Réunionnais qui avaient déroulé le tapis rouge la veille, pour le retour de leur princesse. Des centaines de fans en délire lui avaient fait un triomphe à l'aéroport aux côtés du préfet et des principaux responsables de l'île.
Refusant de démissionner, Valérie Bègue a reçu le soutien de l'évêque de la Réunion, d'élus de tous bords, des anciennes miss. Pétitions, manifestations, émissions spéciales se sont succédées pour lui demander de "résister" à Mme de Fontenay dont les propos - "elle est là-bas, elle n'a qu'à y rester" - ont été taxés de "racistes" par des élus UMP et PCR, pour une fois main dans la main. Le secrétaire d'Etat à l'Outremer Christian Estrosi est intervenu personnellement en téléphonant à la présidente du Comité.
Des voix ont toutefois commencé à s'élever dans l'île pour déplorer l'importance donnée à l'affaire et dénoncer une "récupération" des politiques à deux mois des municipales. "Il y a des combats plus nobles à mener", a-t-on pu lire dans un courrier de lecteurs. "Oui la Réunion est outragée, mais par un chômage de masse (elle détient le record de France), une misère sociale dont l'illettrisme est un versant", écrivait un autre, fustigeant "l'étrange mobilisation" en faveur d'une reine de beauté.