L'acteur français Jean-Pierre Cassel, père de Vincent, s'est éteint jeudi des suites d'une longue maladie. Il avait 74 ans.
De son vrai nom Jean-Pierre Crochon, il naît le 27 octobre 1932 et dès ses 18 ans, s'inscrit au cours Florent. Sa carrière cinéma débute dès 1950 avec PIGALLE SAINT GERMAIN DES PRES d'André Berthomieu. Quelques années plus tard, sur le tournage de LA ROUTE JOYEUSE, il rencontre Gene Kelly, qui lui apprend les claquettes. Dès la fin des années 50, il enchaîne alors les tournages, notamment pour Claude Autant-Lara (EN CAS DE MALHEUR, 1958), Gilles Grangier (LE DESORDRE ET LA NUIT, 1958) ou Philippe de Broca (LES JEUX DE L'AMOUR en 1960, LE FARCEUR et L'AMANT DE CINQ JOURS en 1961, UN MONSIEUR DE COMPAGNIE en 1964). Fort d'un talent versatile et de son amour pour le music hall, il suit durant deux décennies une carrière aussi bien française qu'internationale.
On le verra ainsi notamment dans SUPERMAN 2 (1980), chez Jean Renoir (LE CAPORAL EPINGLE, 1962), Abel Gance (CYRANO ET D'ARTAGNAN, 1964), Claude Chabrol (LES PLUS BELLES ESCROQUERIES DU MONDE en 1964, LA RUPTURE en 1970), René Clément (PARIS BRULE-T-IL ? 1966), Richard Attenborough (AH DIEU ! QUE LA GUERRE EST JOLIE, 1968), Luis Bunuel (LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE, 1972) mais aussi Jean-Pierre Melville pour qui il tient l'un des rôles principaux de L'ARMEE DES OMBRES en 1969, Joseph Losey (LA TRUITE, 1982) ou encore Sidney Lumet (LE CRIME DE L'ORIENT EXPRESS, 1974). Dans les années 80, après avoir ralenti la cadence des tournages, il participe à des co-productions européennes dans lesquelles il tient des seconds rôles mémorables, tel que dans VINCENT ET THEO (1990) de Robert Altman, LA MONTRE, LA CROIX ET LA MANIERE (1992) ou CASQUE BLEU (1994) de Gérard Jugnot. Il apparaît également dans de nombreux téléfilms français, italiens et espagnols mais aussi sur scène, où il brûle les planches en jouant du Feydeau, Henry James ou dans un spectacle dans lequel il « chante et danse Fred Astaire ».
Dans les années 90, il retournera chez des auteurs majeurs qu'il connaît bien, comme Claude Chabrol, qui l'emploie à nouveau dans L'ENFER (1994) et LA CEREMONIE (1995), ou Robert Altman qui lui fait confiance pour PRET A PORTER (1995). Dès cette période, Jean-Pierre Cassel offre son expérience à de jeunes cinéastes, et tourne notamment pour Mathieu Kassovitz (METISSE, 1993), Dominique Farrugia (TRAFIC D'INFLUENCE, 1999), puis plus tard Gilles Lellouche (NARCO, 2004), Mabrouk El Mechri (VIRGIL, 2005) ou encore Roschdy Zem (MAUVAISE FOI, 2006). Prochainement, il sera à l'affiche du SCAPHANDRE ET LE PAPILLON de Julian Schnabel, sélectionné en compétition du 60 e Festival de Cannes. Il sera également à l'affiche d'ASTERIX AUX JEUX OLYMPIQUES de Frédéric Forestier, dans lequel il campe le druide Panoramix.