L'invention est censée rassurer nos voisines londoniennes, qui paraît-il, angoissent particulièrement le soir dans les rues sombres de la capitale. Mardi dernier a été lancé «l'homme gonflable», par une compagnie d'assurance automobile pour les femmes. Oui, Sheila's Wheels est spécialisée dans les assurances automobiles de femmes, mais ça n'est pas ça l'info, c'est l'homme gonflable, l'info. On n'a pas dit poupée gonflable avec un gros zizi, mais substitut de vrai homme, celui qui normalement se tient à vos côtés dans la voiture, les rares fois où il laisse le volant. Homme factice, donc, qui tient dégonflé dans la boîte à gants, se gonfle avec un interrupteur et se dégonfle, une fois sa petite affaire terminée. Le tout partant d'un constat statistique: 82 % des conductrices se sentent plus en sécurité avec quelqu'un sur le siège passager. Donc on installe Bob, appelons le Bob, et en voiture Simone, cheveux au vent : les vilains croiront qu'on est deux.
Même veine d'inspiration avec les Pink ladies cab, taxis réservés aux femmes et conduits par des femmes, en service depuis presqu'un an à Londres, et qui affichent un insolent succès : plus de 10 000 femmes se sont inscrites. Deux mères de famille sont à l'origine de ces «taxis roses». «Pink ladies a été créé pour répondre à l'inquiétude de nombreuses femmes quand elles doivent prendre seules la nuit un taxi potentiellement illégal», explique l'une des fondatrices. Dix femmes par mois sont agressées sexuellement ou violées à Londres par des chauffeurs de taxi illégaux, selon des chiffres officiels de décembre. Donc, quand on doit rentrer seule, on a prévu le coup, on est membre de l'association, on appelle son taxi rose, qui prévient par SMS quand il est en bas pour pas qu'on attende dehors.
Pour la sécurité des clientes, les conductrices sont entraînées à l'autodéfense, et les paiements se font par Internet. Les deux créatrices insistent sur le fait que leur service n'est pas plus cher qu'un taxi classique. Vu qu'en sus, on est garantie de ne pas se faire violer (à moins que la chauffeuse ne soit lesbienne folle), c'est tout bénef. Sauf pour la mixité des sexes, mais c'est une autre affaire.