Dix-huit ans après un meurtre d'une gamine de 16 ans à Villeneuve-lès-Avignon, la police tient un suspect : Robert, 53 ans, un pompier d'Avignon. Placé en garde-à-vue lundi, il nie être l'auteur du meurte d'Evelyne Bouchet, mais ses empreintes génétiques marquent des similitudes troublantes avec celles relevées sur la scène du crime.
L¹homme avait été arrêté en mars 2004, pour une banale affaire de bagarre sur un parking du pont du Gard. A l'époque, il se soustrait aux prélèvements d'empreintes ADN, ce qui alerte le parquet de Nîmes. En mai 2005, le prélèvement finit par être effectué. Le 10 juin 2006, la fiche tombe : cette empreinte colle à celle du meurtrier qui a enlevé, violé et étranglé la petite Evelyne, le 8 décembre 1987. Par ailleurs, les enquêteurs ont pu établir que Robert se rendait souvent chez un ami, habitant près du domicile d'Evelyne.
L'avocat du suspect, Patrick Goutard, met en doute la fiabilité des empreintes relevées à l'époque du meurtre. Si la culpabilité se confirme, ce sera sans doute le crime le plus ancien élucidé grâce aux fichiers d'empreines ADN. Dernièrement, ils ont permis de mettre un nom sur le « violeur aux chaussettes » de Clermond-Ferrand (Libération du 1er janvier 2006). La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur expliquait que 250 000 profils génétiques sont désormais répertoriés, et ils ont permis 3 000 « rapprochements » (des liens entre diverses enquêtes).